L’ennui, tremplin vers la créativité...
Lorsque j’ai débuté dans l’enseignement, le lundi était considéré comme une journée particulièrement favorable aux apprentissages puisque les enfants arrivaient à l’école frais et dispos après un week-end réparateur. Actuellement, bien des écoliers arrivent en début de semaine ramollis après des journées pleines d’activités plus intéressantes les unes que les autres. On a tant parlé d’activités stimulantes, diversifiées, excitantes, enrichissantes qu’il ne faudrait pas les rater.
Et pourtant, certaines études que je voudrais partager avec vous soulignent que l’ennui et la rêverie sont nécessaires aux enfants.
L’ennui, tremplin vers la créativité...
«Nos enfants n'ont pas le temps de s'ennuyer. Ils ont souvent un emploi du temps de ministre. Pourtant, leur permettre de ne rien faire, de s'ennuyer, stimule leur inventivité, en les incitant à être à l’écoute de leur monde intérieur et de leurs désirs. Alors, ménageons-leur des plages d’ennui!
Considérée, il n’y a pas si longtemps, comme « la mère de tous les vices », l’oisiveté possède, aujourd’hui, des vertus reconnues. L’ennui est même une expérience formatrice, indispensable à l’équilibre et à la construction psychique de l’enfant. «L'absence d’activités stimule son désir et son indépendance de pensée, l’incite à faire preuve d’initiative et à ne plus tout attendre des adultes», résume Roger Teboul, pédopsychiatre.
Occuper sa solitude pour qu'il ne s'ennuie pas
Placé face à un manque, l’enfant apprend à occuper sa solitude tout seul, à être à l’écoute de ses émotions et de ses envies. Ces moments vont lui permettre d’être, demain, un adulte qui ne s’ennuie pas, de découvrir et explorer ses ressources personnelles, de développer imaginaire et monde intérieur. Lorsqu’il s’ennuie, l’enfant appréhende la réalité différemment : il perçoit des sensations subtiles et des détails qui lui échapperaient, s’il était trop occupé. « Cela peut être le chant d’un oiseau ou les nuances d’une peinture. Cela l’aide à développer une sensibilité et une capacité d’observation propices à la créativité », résume Roger Teboul.
Combler l’ennui
Mais les bienfaits de l’oisiveté ne se limitent pas à l’enfance. Apprendre à cultiver, dès ses premières années, sa capacité à combler le manque généré par l’ennui, aide en effet, ensuite, à éviter de devenir un adulte suractif, par peur du vide.
Source : www.psychoenfants.fr
Au nom du corps enseignant, des autorités scolaires, je vous souhaite une année scolaire 2013-2014 qui laisse une toute petite place à nos rêves.
Gérard Gagnebin